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Andréa Spartà, Louis Chaumier -  Living is Easy - Pauline Perplexe - 2025

exhibition view : living is easy, duo show w/ louis chaumier at pauline perplexe, arcueil, fr
photo ©anne eppler

works :
fountain, drawings : a
ndréa spartà, 2025
carpet, rug, lamp : louis chaumier, 2024 - 25

infos on the exhibition : here

Andréa Spartà, Louis Chaumier -  Living is Easy - Pauline Perplexe - 2025
Andréa Spartà, Louis Chaumier -  Living is Easy - Pauline Perplexe - 2025
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Andréa Spartà, Louis Chaumier -  Living is Easy - Pauline Perplexe - 2025

Living is easy - Sarah Lévénès

Jeanne dort. Un réveil sonne. Elle se réveille, se lève, va arrêter la sonnerie, revient se coucher. Undeuxième réveil sonne. Elle va arrêter la sonnerie dans un autre endroit de la maison. Elle est sur lepoint de se recoucher lorsqu’un troisième réveil sonne. Elle a à peine arrêté la sonnerie quand unquatrième réveil sonne, puis un cinquième. Elle court dans le parc arrêtant les sonneries qui se multiplient.1

Il y a de nombreuses tentatives de sortie du lit, d’éveil, de désir, d’élan, de naissance dans une vie. Des débuts de phrases qui s’accumulent, des paragraphes sur lesquels on trébuche, des faux-départs que JanetMalcolm a célébrés en tant que forme d’écriture dans son génialissime article « Forty-one False Starts »publié dans le New Yorker en juillet 1994, portrait en plein du peintre américain David Salle et en creux del’écrivain. Des prémices et des envies de vie empilées et compactées construisent un édifice bancal, une biographie de soi somme toute banale mais réelle. On glane, on perd, on partage, on se souvient, on accélère, on se loupe, on mémorise très fort, on se rencontre, on en revient, on s’éloigne, on se rapproche, et ainsi de suite.

On s’appelle ? On se voit bientôt ?

Le chemin de ronde d’une prison, au ras des toits.Les toits de la prison, jusqu’à leur sommet. À l’heure où les gardiens, à force de silence et fatigués de fixer l’obscurité, sont parfois victimes d’hallucinations.

Premier Gardien. — Tu as entendu quelque chose ?
Deuxième Gardien. — Non, rien du tout.
Premier Gardien. — Tu n’entends jamais rien.
Deuxième Gardien. — Tu as entendu quelque chose, toi ?
Premier Gardien. — Non, mais j’ai l’impression d’entendre quelque chose.
Deuxième Gardien. — Tu as entendu ou tu n’as pas entendu ?
Premier Gardien. — Je n’ai pas entendu par les oreilles, mais j’ai eu l’idée d’entendre quelquechose.
Deuxième Gardien. — L’idée ? Sans les oreilles ?2


C’est l’incipit de Roberto Zucco, le début de la scène I, elle s’intitule « L’Évasion ».Aujourd’hui las·ses et révolté·es, sans sommeil, nous n’hallucinons pas en surveillant la nuit.

J’ai des idées qui ne sont pas référencées dans des ouvrages ni dans la théorie, elles sont sensorielles et mémorielles. Qu’est-ce que les œuvres d’Andréa Sparta et de Louis Chaumier me font ? Quel rapport est-ceque j’entretiens avec elles le temps d’une traversée du lieu de leur exposition ? Comment est-ce qu’elles metransforment ? Je me questionne de façon un peu niaise, mais très franchement, je me suis retrouvée plusieurs fois béate face à l’effet de familiarité que leurs œuvres me procurent. Elles ont le pouvoir magiquede me renvoyer à des instants précis de ma vie. Une réminiscence de la curiosité assoiffée de l’enfant, de l’interminable extension de la durée « dis tu tires sur la corde », de la répétition et allez hop on rembobine la cassette et on re-regarde le film. La moquette qui râpe les genoux et les coudes, la rallonge pour téléphonersur le fixe ailleurs que dans le salon, le temps infini passé au ras du sol à faire avancer une file interminablede voitures en métal, une par une, la chatte qui passe à côté de ma tête en faisant le dos rond venant chercherla caresse. C’est sans fin. Tout est distendu, la lumière du jour décline, l’obscurité s’épaissit, notre attention est avalée par le jeu, et jamais on ne penserait à allumer la lampe, que nenni.
Ce sont les adultes qui nous ramènent dans le réel tklik-tklak « attention, tu vas t’abimer les yeux ».

1. La Journée d’une Rêveuse, Copi, pièce créé à Paris en janvier 1968, in Copi Théâtre, Christian Bourgois éditeur, Paris,12018, p. 25
2 .Roberto Zucco, Bernard-Marie Koltès, pièce achevée à l’automne 1988, créé à Berlin en avril 1990, Les éditions de2Minuit, Paris, 2011, p. 9-11

Andrea Sparta is an artist living in Paris, France  lives and works in Paris. He graduated from the École Nationale Supérieure d’Art de Dijon in 2019. His sculptural and instal- lation work is inspired by domestic objects, which he stages by taking them out of their everyday context. In 2021, he has been a resident at the Cité Internationale des Arts in Paris, and the following year, he participated in
a residency at the Fondazione Pistoletto in Biella, Italy. Andréa Spartà's work has been exhibited in places such as the Kunsthalle in Bern, the Musée des Beaux-Ar- ts in Dole, and the Fondazione Zimei in Italy.

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